I see a ghost in a photograph
I feel that wave come up under me, I see myself in that other half
I feel that pain pull me underneath, I see the times that we'll never have
I hear the sighs of content we'd breathe, I feel the smile that I wish I had
But all these moments are projections of the past
Des éclats de rire, de grand sourire sur leur lèvre, ils tournoyaient doucement se tenant les mains. Leurs cheveux virevoltaient au rythme de la brise et de leur mouvement. C’était un hiver comme les autres. Les deux amants s’aiment profondément, chacun portait une bague au doigt. Lié à jamais, pour toujours. C’est ce qu’ils s’étaient promis. James était destiné à Anna, Anna était destinée à James. Les pieds dans la neige, ils finirent par glisser dans leur insouciance, couché tous deux, le regard plongé dans le ciel blanc, d’un blanc aussi froid que le pays en cette saison. Main dans la main, ce jour-là ils s’étaient promis que jamais, ils ne s’oublieraient. James avait rencontré Anna lors d’une rencontre politique entre le président américain et russe. Il avait croisé son regard quand il était parti traîner en ville en dehors de l’ambassade avec d’autre militaire de sa garnison. Comptant bien profiter de l’alcool local. Elle était assise à une des tables avec d’autres de ses amis et il n’a jamais pu quitter son regard.
L’ambiance festive et les encouragements de ses amis le mirent directement en face d’elle. Evidemment, ce dernier connaissait que trop peu le russe alors il était paru pour un bel idiot face à la jolie. Ce qui avait arraché un sourire à la russe qui elle se débrouillait en anglais. Une vraie chance pour lui. De fil en aiguille, ils s’étaient revus pendant son séjour en Russie. Ce dernier était tombé éperdument amoureux de cette demoiselle, alors il l’avait supplié de le suivre jusque chez lui. Bien évidemment, il reçut un refus catégorique. Anna ne voulait pas abandonner sa famille. Alors ils entretinrent une relation à distance pendant un long temps, s’échangeant des lettres ou des discussions téléphoniques au milieu de la nuit. Ne supportant plus la distance, elle l’avait finalement rejoint trouvant un poste à l’ambassade russe dans l’administration. Quelques mois après, ils se marièrent.
Ils étaient heureux, malgré les longues absences de James dû à son travail, ce dernier était très dévoué envers son pays. Depuis tout petit, il était comme ça. Son père l’avait été et avait fièrement combattu au Vietnam et autre guerre dont il a pu être impliqué. Il avait toujours admiré son paternel, alors naturellement, il suivit le même chemin. La seule chose qu’il n’avait pas hérité de lui était sa haine envers les russes, qui étaient encore encré au plus profond du cœur de son père. Ce fut dur pour le vieil homme de voir son fils épousé une russe.
Ils n’eurent pas la chance de profiter de leur mariage si longtemps que ça. Alors qu’il déjeunait, les informations qui retentissaient dans leur radio n’annonçait que des horreurs. James et Anna étaient loin de leur surprise il y a cinq ans. Naturellement, le jeune homme avait pris la décision de prendre part, d’aider son pays. C’était son devoir qu’il arrêtait pas de lui répéter. Alors il lui avait dit au revoir ce jour-là, faisant une nouvelle promesse, celle où il la retrouverait un jour. Elle lui avait promis de survivre et attendre son retour. La chose qu’il ignorait était que l’armée fut liée à l’Obsidia corporation. Qui encore à l’époque n’évoquait aucun soupçon, ce n’est qu’une fois au sein de cette dernière qu’il se rendit compte. Il n’approuvait pas leur philosophie, elle ne lui évoquait aucune des convictions et des ordres moraux qu’il avait appris jusque-là. Alors il avait voulu les quitter pour pouvoir faire ce qu’il voulait vraiment, aider la population. Or, une fois entrée, c’était impossible de sortir. Après plusieurs tentatives, il se fit retirer de ses fonctions et enfermé. Plusieurs mois enfermés dans une cage avec que trop peu de vivre sans jamais voir une seule fois la lumière du jour. Jusqu’au jour où il fit la connaissant d’Electra. Sa nouvelle tortionnaire avait des projets pour lui avec ses congénères.
Non plus coincé dans une cage mais dans un laboratoire, le jeune militaire était paniqué, effrayé. Attaché à un lit avec des liens bien trop serrés, il essayait de se débattre. Il criait et tentait tout ce qui lui était possible de faire dans l’espoir d’être libéré. Mais jamais il ne le fut. De ce jour, commença des longs mois de torture. Soumis à des expériences toutes aussi douloureuses les unes que les autres et à différents tests, James finit jour après jour par perdre espoir. Minutes par minutes, l’étincelle qui brillait jusque-là dans ses yeux finit par s’éteindre, comme une étoile qui implose, James disparut. Tel un mort vivant, il subissait les tests de ces scientifiques sans la moindre vivacité, il ne se débattait plus. La seule chose qui le retenait encore en vie était le souvenir de sa femme. Mais le pire vint après. Ces derniers se mirent à expérimenter le virus qui avait décimé une bonne partie de la planète sur les humains. Alors ils l’enfermèrent dans une grande boîte avec seulement son bras droit à l’air libre afin qu’un infecté lui morde le bras. Cherchant à savoir si l’infection se propagerait après lui avoir couper le bras. Heureux étaient ses tortionnaires de voir que le résultat était positif. Traité comme un vrai rat de laboratoire, ils l’avaient jeté ensuite aux oubliettes, pourrissant au fond de sa cellule. Des mois à nouveau se passèrent et à nouveau, Electra fit son apparition devant l’homme. Ce dernier l’avait regardé d’un regard totalement vide. Ce qu’il ignorait était que pendant ces mois, elle avait eu un projet grandiose selon elle.
A nouveau dans un laboratoire, il fit endormi et subit une opération lourde et douloureuse. Ce n’était pas sûr qu’il y survive. Mais l’amputé hérita d’un nouveau bras, un bras mécanique qui semblait répondre aux ordres qu’émettait son cerveau. Rien ne fonctionnant aussi facilement, son organisme s’était mis à rejeter son bras, ce qui le fit énormément souffrir. Alors Electra eut recours à une solution radicale, détruisant définitivement l’homme qu’il avait pu être. Lui faisant subir de nombreux électrochoc, il en perdit la mémoire et son cerveau finit par accepter son bras. Après quoi, il hérita aussi d’un nouveau pseudonyme, le soldat de l’hiver. Quelle ironie, quand on sait que c’était la saison où il avait toujours été le plus heureux dans sa vie. Entraîné comme une arme vivante, il fut transformé en une véritable machine à tuer, il effectuait sans broncher toutes les missions qu’on lui donnait à faire.
Quand il n’était pas en mission, il était enfermé dans sa cage, bien trop dangereux pour vivre en société, James n’était plus humain. Colleen, la personne qui le surveillait l’avait connu avant qu’il ne soit dans cet état, c’est d’ailleurs elle qui finit par lui faire revenir des miettes de ses souvenirs. Ce qui réveilla en lui ce qu’il avait perdu jusque-là. L’homme qui était jusque là totalement mort de l’intérieur revivait. Mais il ne se souvenait pas de son mariage, ni de sa vie avant. Il se rappelait que de bribe. Des images venaient comme des électrochocs dans son cerveau sans qu’il ne comprenne leur signification. Ce qui entraina beaucoup d’évènement qui contrariait fortement sa créatrice. Ayant des épisodes de rébellion, ces derniers n’eurent pas d’autre choix que de le battre jusqu’à ce qu’il veuille bien obéir complètement à nouveau. Jusqu’au jour où l’un d’eux fit une erreur et ne l’attacha pas correctement, pouvant s’échapper, l’homme frappa aussi fort qu’il le put les gens qui se trouvaient dans la pièce et se mit à fuir dans le bâtiment qu’il ne connaissait pas totalement. Complètement perdu, il devait fuir les gardes et ne trouvant pas de solution, il s’enferma dans la première pièce qu’il eut accès. C’est ainsi qu’il tomba nez à nez avec Samuel Hohenmann. Cet homme aurait pu le renvoyer directement à la case départ. Mais il ne le fit pas. Ils avaient discuté et l’homme avait certainement eu un peu pitié ce jour-là. Alors en échange de sa libération, il devait transmettre des dossiers à Diana, sa femme. Acceptant sans la moindre hésitation, Samuel le fit sortir l’aidant à éviter les caméras de surveillance, l’aidant à faire diversion et lui fournit une arme pour pouvoir survivre à l’extérieur. De ça et de là, il fut enfin libre.
Mais il ne pouvait guère réellement gouter la liberté à pleine dent, il savait qu’on partirait à sa recherche et le monde n’était plus comme il l’avait connu et il ne s’en souvenait presque pas. Complètement perdu, il avait marché des jours et des jours, trouvant des vivres avec difficulté. Ses reflexes d’arme vivante le poussèrent malheureusement à tuer encore, volant provisions et équipement à ses victimes. Ne se souvenant pas vraiment de son nom, il se faisait nommer Bucky venant d’un des souvenirs qui le tourmentait la nuit et d'une photo qui avait échappé aux surveillances de ses tortionnaires, caché au fond de sa celluce. Bucky était le surnom que lui donnait sa femme. L’homme cherchait maintenant à retrouver ce qu’il était, cherchant sa nouvelle place dans ce monde.