Rae Lucas - life is about surviving

DATE DE NAISSANCE
8 avril 1992
(25 ans)

MÉTIER
Survivre lui prend la plupart de son temps,
infirmière à ses heures perdues

CLAN
Lignum

LIENS
Lorias Carden - Petite amie
June Hawkins - Amie proche
Stanley Sian - rp en cours
Chris Denver - rp en cours
Jennyfer Myers - rp en cours

STATUT
Célibataire

Quand survient une apocalypse, il n'y a pas que le monde entier qui change, mais toute sa population également. Qui aurait pu croire un seul instant que dans ce regard si bleu, si calme, on puise y lire une telle rage de vivre ? Même plus, de survie ? Rae suivait avant l'Avant, comme elle apprécie l'appeler, une formation d'infirmière. Elle était très sérieuse et assidue dans ses études. Son métier a renforcé son côté attentif et emphatique, elle fait toujours ce qui est en son pouvoir pour aider son prochain. Ce métier lui a également permis de grandir, de devenir mature et plus que tout d'être réaliste. On ne peut pas sauver qui ne veut ou ne peut l'être. L'Apocalypse lui a d'ailleurs renforcé cette idée. Ce qui fait d'elle une personne franche, sans pour autant manquer de tact. Rae est une jeune femme autonome et ce depuis bien avant les zombies. Ce n'est pas pour autant une solitaire: elle est très affective et apprécie la vie en communauté. Les Lignum sont devenus sa nouvelle famille. Elle ferait tout pour eux: en effet, quand Rae a une idée en tête, elle est battante et bornée. Elle est le genre de personne qui ne lâche pas la morceau. Elle sait se fixer des objectifs et les tenir.

Elle a également toujours eu un goût prononcé pour le dessin. Elle ne quitte jamais son carnet de croquis et son crayon, qu'elle apprécie sortir quand l'occasion se présente. Occasions qui se font de plus en plus rare... Car pour laisser place à son art, elle a besoin de calme et de sûreté. Choses qui sont devenues une denrée rare en ces jours sombres...

-Ecrire pour ne pas oublier. Ecris Rae. T'as que ça à foutre en ce moment de toute manière.

Ca fait beaucoup à écrire. Je devrais peut-être seulement relater les grandes lignes... Le monde d'aujourd'hui est si différent de l'Avant. J'ai peur de changer, d'oublier. J'ai peur de ne plus me souvenir de qui je suis, d'où je viens, à quoi ressemblait le monde avant. J'ai peur de me laisser emporter par les ténèbres et de ne plus pouvoir m'en libérer. J'ai peur d'entamer une longue descente dans les abîmes et de devenir comme eux... Alors, autant écrire. Ainsi, je pourrai me souvenir. Aussi longtemps que ce carnet sera entre mes mains.

Je suis née un jour d'avril en 1992 dans l'Etat de Dakota du Nord. J'ai passé toute mon enfance dans la petite bourgade de New Town, à quelques pas du fleuve Missouri. C'était calme, tranquille, le genre de village où tout le monde se connaît et où il fait bon vivre. J'ai vécu les premières années de ma vie en appartement avant de déménager dans la maison où j'ai passé le restant de mon enfance et de mon adolescence. Je n'ai pas de frère et soeur. Simplement des parents m'aimant du plus profond de leur coeur. Je ne pourrai jamais les oublier, ils étaient tout pour moi. J'étais très fusionnelle avec ma mère, et je ne compte plus les après-midis où mon père m'a amené pêcher, faire du vélo, ou se balader en forêt. C'était une enfance heureuse, je ne pouvais pas rêver mieux. Je m'étais juste cassé la clavicule en tombant en trottinette, mais cela n'est qu'un détail de pauvre importance...

J'ai toujours adoré dessiner. Petite, je passais mon temps à laisser aller crayons, feutres et pinceaux sur des feuilles par dizaines. J'étais la petite artiste de mes parents et quand nous étions à court de feuille, il fallait se hâter d'en trouver d'autres avant que je ne laisse exprimer mon art sur les murs de la maison.
En grandissant, je me suis trouvé une passion pour la santé. Comme beaucoup de petites filles, j'ai d'abord voulu devenir vétérinaire. Car comme toutes les petites filles, j'adorais les animaux. Puis ça m'a passé et j'ai voulu devenir peintre. Au grand damne de mes parents, ce qui me fit pousser quelques crises. Ils ne voulaient pas que je devienne une artiste, ils disaient que j'avais un bien meilleur potentiel et que je devais mettre toutes les chances de mon côté pour faire un métier mieux payé. Alors après de nombreuses discussions, j'ai décidé de me mettre au service des blessées et de devenir infirmière. C'est dans cette optique là que je fis mes années au lycée.

C'est à dix-sept ans que je vis mon premier vrai amour avec un garçon de l'établissement. Comme la plupart des amourettes d'adolescents, cela ne dure pas bien longtemps. Jusqu'à ce que je finisse par ne plus pouvoir décoller mon regard d'une fille du lycée... Je n'étais pas bien certaine de ce que je ressentais pour elle et même si cela ne fut jamais réciproque, mes sentiments étaient bien les mêmes que pour le garçon. J'en conclus après plusieurs mois que j'étais bisexuelle. Secret que je gardai et que jamais je ne révélai à mes parents. J'étais leur petite fille adorée, leur petite princesse. Mais je ne savais pas comment ils réagiraient si je leur avais dit... Alors je l'ai gardé pour moi et mes amis proches. Et avec les filles et gars avec qui ce fut réciproque.

J'ai commencé les cours d'infirmière. Ca me plaisait, je sentais que j'avais trouvé ma voie. Je sortais avec une fille à l'époque. Elle s'appelait Aria. Arrête de sourire comme ça. Elle n'est plus là. Comme tous les autres. Je rayai alors la dernière phrase. Pas de prénom. Ils n'ont plus d'importance. Juste des descriptions. Je soupirai. Je serai le crayon entre mes mains qui devenaient moites. Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'étais dure avec moi-même. Mais peut-être valait-il mieux l'être aujourd'hui ? Se préoccuper de plus rien ni personne ? J'étais incapable de cela. De détermination, j'effaçai ces larmes du revers de ma manche. Je pris une grande inspiration, puis je repris. Elle s'appelait Aria. Puis on a appris pour la maladie. J'étais en internat et je ne rentrais que très peu à la maison à cette époque. Je téléphonais souvent à mes parents et je regardais la télévision. Ce n'était pas une blague. C'était pire.

C'était la fin de semaine, je comptais rentrer à la maison pour le week-end. Alors j'ai grimpé dans ma voiture et j'ai conduit à toute vitesse jusqu'à New Town. En arrivant, je sentais l'angoisse me serrer la gorge. Mes mains s'étaient serrées sur le volant et je lançais des coups d'oeil paniqués dans les rues. Désertes. Vides. Morbides. Je crus distinguer James, le garagiste, errer dans le village comme ces gens que l'on voyait à la télé. Le regard vide. J'étais arrivée devant la maison. La voiture de mes parents était garée devant la façade, comme d'habitude. Alors, terrifiée, j'angoissais. Je fus accueillie par les gémissements du beagle de notre famille. La queue entre les jambes. La tête basse. Je pris le chien dans mes bras et le serrai contre moi. Sa chaleur ne me réconforta pas. Sans un bruit, je fis le tour de la maison. Personne. Nulle part. Juste d'effroyables flaques de sang dans le salon.
Paniquée et toujours le chien dans mes bras, je sortis en courant, balayant le quartier des yeux. Pas âme qui vive. Même les oiseaux avaient arrêté de chanter. C'était le début de la fin de l'Avant.

Dans la maison, j'ai récupéré le pistolet et les balles de mon père. J'ai également ramassé toute la nourriture que j'ai trouvé et j'ai pris ma voiture pour tracer la route, le chien avec moi. J'ai tenté d'appeler ma copine, je suis même allée chez elle... Elle avait disparu. Elle aussi. Comme tous les autres. Comme tout le monde.
Moi qui voulait soigner les gens, je me retrouvai à les tuer et à lutter pour survivre. Même mon chien a fini par succomber, mordu par un rat enragé porteur de la maladie. Ce fut le choix le plus difficile de ma vie, mais je ne voulais pas le voir devenir ainsi. Je l'ai achevé d'une balle dans la tête.

Aujourd'hui, ma voiture ne roule plus. Aujourd'hui, je n'ai plus de chien. Aujourd'hui, je ne suis plus seule. J'ai rejoint un petit groupe de survivants, les Lignum, et nous oeuvrons pour la survie de l'humanité. Je me suis beaucoup attachée à eux, ils sont une nouvelle famille pour moi. Certains diront que c'est un nouveau départ. Moi je dis simplement que c'est de la survie.